Saturday, October 22, 2011

NON aux "solutions" locales !

NON aux “solutions” locales !


Aujourd’hui, nos besoins humains ne sont pas satisfaits.

La bouffe est pourrie ! Des légumes qui n’ont jamais vu la terre. Des animaux qui n’ont jamais vu le ciel. Les enfants qui croient que le lait vient de la tetrabrique et que le poisson est rectangulaire. Aux USA manger de la viande crue peut être mortel ! Tout ce que nous mangeons est dégénéré, dévitalisé,… Nous développons de plus en plus de maladies et crevons dans des hospices ! Nous avalons des médicaments à tire-larigot. Nous sommes de plus en plus faibles.

Nos rapports humains sont faussés. Propriété privée, concurrence, égoïsme,… Nous cultivons l’apparence et sommes de plus en plus séparés les uns des autres. Nos vies sont de plus en plus confinées dans de petites cases, petits espaces, petits logements,… petits plans de survie.

Plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes, et chaque jour des “laissés pour compte” viennent grossir les bidonvilles.

Nous sommes coupés de tout et dépendants du supermarché d’à côté … et encore, si nous avons de quoi nous payer leurs produits empoisonnés!

Métro-boulot-TV-dodo. Nous sommes sous pression et fatigués. Nos enfants nous sont enlevés, enfermés dans des écoles, rivés devant des écrans. Nous mangeons vite et mal. Nous ne communiquons plus. Toute l’organisation de la survie – banlieues-dortoirs, transports, écrans, etc. – nous séparent de plus en plus. Nous sommes de plus en plus seuls. Nous devenons des étrangers les uns pour les autres.

Regarde ! Ton voisin qui boit pour oublier et perd sa vie à rêver de la voiture qu’il ne pourra jamais s’acheter.

Regarde ! Ta voisine qui ne fait que parler de son nouveau téléphone portable et de ses multiples options.

Regarde ! Ton voisin ou ta voisine qui passe son temps sur la toile à chercher la femme ou l’homme de sa vie.

Regarde ! Ta voisine ou ton voisin qui s’endette dans l’espoir de maintenir une belle apparence !

Et ce voisin, cette voisine, n’est-ce pas toi-même ?

Certaines personnes pensent pouvoir échapper à cette situation, individuellement, localement, en plaçant leur fric dans une banque éthique, en donnant dix balles par mois à Médecins Sans Frontière, en achetant une bougie à Amnesty International, en achetant “équitable”, en consommant “responsable”, en prônant la “simplicité volontaire”, en soutenant une ONG, en triant les poubelles,… Ou encore ils pensent sortir de ce monde lyophilisé, du prêt-à-porter, prêt-à-manger, prêt-à-aimer,… en quittant la ville pour aller vivre à la campagne et, travaillant “pour eux-mêmes”, ils pensent “se réapproprier” leurs moyens de vie.

Ils pensent ainsi se rapprocher de la nature, vivre dans un monde plus juste, combattre la pauvreté, reprendre leur vie en main,… Ils veulent vivre dans des circuits “parallèles”, circuits de petite production, circuits où fleurissent les idéologies de commerce “équitable”, “culture biologique”, “développement durable”, “éco-construction”, production “made in dignity”,… Et certains, travaillant de 14 à 16 heures par jour (!), pensent ainsi “sauver la planète”.

Est-ce une réelle solution? NON !

Arriver en retard au travail, en faire le moins possible, se faire porter pâle,... Agir au quotidien contre l’omniprésence des horloges et autres contrôles,... Repousser l’invasion des écrans et autres formatages des comportements,... Refuser de se faire vacciner, tenter d’échapper à la médicalisation de la naissance,… Prendre conscience de la toxicité croissante de l’alimentation, de la destruction des sols,… S’insurger contre la pollution et l’augmentation du prix de l’eau,… Tenter d’empêcher l’incarcération d’un ami, d’un parent,…

Le travail, la médecine, les contrôles et intoxications en tout genre,… sont des expressions d’une même chose: la guerre menée par le capital contre nos vies.

Tous les actes qui tentent de repousser l’emprise du travail, la main mise de la médecine, l’empoisonnement quotidien, la solitude, l’enfermement,… sont des actes de résistance contre la totalité de ce système basé sur la dictature du profit et le travail forcé.

Mais chacun de ces actes pris isolément ne suffira pas à venir à bout de ce système. Restons clairs quant à la portée individuelle de ces actes de résistance. Et surtout, débarrassons-les du carcan idéologique dans lesquels les alternatives citoyennes tentent de les enfermer.

Séparer la critique de l’un ou l’autre aspect de la société de la critique de l’ensemble et des fondements de la société enferme nos luttes sur le terrain de la réforme, de l’aménagement. Le système phagocyte la critique et recrache l’anticorps: il développe le créneau “alternatif”.

La réduction de la critique de l’intoxication alimentaire sponsorise le créneau “bio”.

La réduction de la critique de la pollution sponsorise l’idéologie “écolo”.

La réduction de la critique de l’argent sponsorise les banques “éthiques”.

La réduction de la critique de l’enfermement sponsorise l’ “Amnésie internationale”.

Etc.

En dernière instance, c’est huiler les ressorts du système, lui offrir la possibilité de rebondir et de reculer sa deadline. C’est faire croire qu’il ne s’agit que d’un problème de mauvaise gestion et non de nature profonde du système. Séparer les questions les unes des autres c’est faire avorter toute critique réelle. Seul un mouvement de remise en question globale peut faire aboutir ces actes de résistance, leur donner tout leur sens en les inscrivant dans un mouvement collectif de mise à bas du système.

La misère, la guerre, la famine, la pollution, les camps de réfugiés, le travail salarié, la dépossession des moyens de subsistance, l’aliénation, la prison, l’école, la propriété privée, la toute puissance de l’argent, la recherche du profit maximum,… tous ces éléments ne sont pas séparables. Le système capitaliste est un tout cohérent ! Toutes ces caractéristiques sont des expressions diverses d’une seule et même chose, de la nature même du capitalisme. Le capitalisme produit aussi sûrement la misère pour la majorité de la population, que l’accumulation d’immenses richesses aux mains d’une minorité. C’est parce qu’à l’origine, cette minorité s’est appropriée tous les moyens de vie sur terre que les autres sont maintenus dans la dépossession la plus totale. Ils nous obligent à nous vendre contre un salaire et nous reproduisent comme esclaves du travail. Nous devons acheter notre survie. Et ces propriétaires de la terre, des eaux, de l’air, de la lumière,… se font la guerre entre eux et contre nous dans l’unique but d’amasser toujours plus d’argent, d’accroître leur taux de profit, immédiatement et sans penser aux lendemains. Dans cette course au profit, l’état de la planète, de l’espèce humaine et de la vie en général, est bien le dernier de leurs soucis.

Nous vendre contre un salaire ou crever est le seul choix qui nous est laissé. Le travail est bien le crime contre l’humanité qui contient tous les autres crimes.

Tout tourne autour du fric. Tout dépend de notre salaire. On nous dit que l’humanité a fait un grand pas en avant ! Que l’ère de la barbarie est bien finie ! Place au progrès ! Foutaises ! Nous vivons dans un système qui n’a jamais connu autant de misère, de malnutrition, de famine et de guerre. Plus il y a d’argent plus il y a dépendance, asservissement et pauvreté. Il est temps de faire le lien entre toutes ces choses.

Aujourd’hui sur terre il n’existe plus aucun espace qui ne soit colonisé par le capital. Et chaque moment de notre vie est toujours plus contrôlé, formaté, fiché,… Chaque pas doit être rentable, chacun de nos gestes est comptabilisé. Les conditions de survie se dégradent. C’est chaque fois pire.

Nous n’avons pas le choix. Nous allons devoir nous battre pour en finir avec ce monde pourri.

Croire que tu peux te libérer de ce monde sans le détruire est une hypocrisie. En dehors de cela, tu ne peux que reproduire le système capitaliste. Que ce soit avec ta ferme bio, avec une banque éthique, avec le tri des poubelles, les ONG, le commerce équitable,… tu restes dans le monde marchand et pire encore, tu lui permets de durer un peu plus.

Nous serons toujours séparés les uns des autres et obligés de nous insérer dans des rapports de vente, d’achat, d’évaluation de la valeur des marchandises, des coûts de production,…

Avec ta ferme bio, tu finiras toujours par devoir vendre ta production en concurrence avec la ferme voisine qui va essayer de faire moins cher ! Avec une banque éthique, ton argent ira toujours là où ça rapporte ! Avec le commerce équitable, ce sont les multinationales qui, au final, s’en foutent plein les poches. Avec le tri des poubelles, c’est avant tout un plus grand contrôle de ta vie ! Avec la simplicité volontaire c’est plutôt de l’asservissement volontaire ! Avec les ONG tu échanges ta culpabilité contre une illusion de soutien aux plus démunis ! Et pour consommer bio mieux vaut avoir un portefeuille bien rempli !

Mais alors que faire ? Allons à la racine des choses. Il faut détruire le capitalisme. Battons-nous ensemble pour sa destruction.

Tes solutions sont capitalistes. Elles ne résolvent rien du tout. Elles s’opposent même à notre lutte collective. Soyons ensemble. Ne te cache plus derrière des solutions qui n’en sont pas et qui nous divisent.

Aujourd’hui, comme hier et encore demain, dans le monde entier, il y a des prolétaires qui luttent ensemble: émeutes de la faim, pillages de magasin, débrayage des ouvriers dans les usines, manifestations, destructions de bâtiments de l’Etat et d’usines. Regarde en Thaïlande, en Grèce, au Bangladesh, en Haïti, en France, en Bolivie, en Tunisie, en Egypte, en Syrie,… il y a un mouvement réel qui tend à abolir l’état actuel des choses alors que…

Ta “solution individuelle” va à l’encontre de ces mouvements de lutte, les casse et au final encourage le renoncement à la lutte. Tu restes dans ta petite bulle à vouloir protéger tes misérables acquis, le fruit de ton travail, ta propriété privée, tes petits légumes “bio”,… Au final que feras-tu quand tu devras choisir ton camp, défendras-tu ton bien personnel où seras-tu avec tes frères en lutte ?

Il n’y a pas de solutions individuelles. Disons NON à ceux qui espèrent créer un monde meilleur en s’enfermant dans une entreprise “durable”, “éthique”, “bio” ! Disons NON au comportement de l’autruche qui met sa tête dans le sable et ne veut pas voir dans quelle merde elle vit ! Disons NON à ton exploitation et celle de tes frères !

Nous ne pouvons pas faire l’économie d’une critique globale du système et de toutes ses composantes: l’argent, l’échange marchand, la propriété privée, le temps comme mesure de toute chose, le travail,… Il n’y a pas d’autre perspective ! Et oui c’est moins romantique que les solutions locales mais nous n’avons pas le choix.

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