Saturday, October 22, 2011

Micro crédit, macro arnaque

Micro crédit, macro arnaque


“Le micro-crédit: l'entrepreunariat social dont l'objectif est de replacer l'homme au centre de l'économie”. Face à la difficulté croissante pour les capitalistes de réaliser du profit, l’intérêt pour les outils d’ “économie solidaire” a redoublé !

“Tout a commencé en 1974, lorsque M. Muhammad Yunus, professeur d'économie à l'université de Chittagong, au Bangladesh, constata que […] En prêtant 27 dollars à des paysans très pauvres d'un village des environs de Jorba, il arracha 42 familles des mains des usuriers. Les prêts furent tous remboursés à partir de 1976. Le concept de micro crédit était né.”

Extrait de Le Monde Diplomatique, avril 1999

En 1983, Muhammad Yunus fonde sa propre banque spécialisée dans les micro crédits en milieu rural, la Grameen Bank (du mot gram qui signifie village) aussitôt présente dans 37.000 localités. En 1995, ses prêts cumulés atteignaient, l'équivalent d’un milliard de dollars.

Il sera encensé par la bourgeoisie mondiale pour son “action bienfaitrice envers les pauvres”. On le qualifiera de “banquier aux pieds nus”, de “banquier des pauvres” et recevra en 2006 le prix Nobel de la paix.

Aujourd’hui, la légende raconte qu’avec 27 dollars Yunus a sorti de la misère des millions de personnes au Bengladesh. Il aurait donc fait mieux que Jésus avec sa fameuse multiplication des pains ! Yunus s’appelle lui-même le “prêteur d’espoir”. Alors qu’aucune banque ne voulait financer son projet, il affirmait qu’il fallait “faire confiance aux pauvres” et à leur “immense potentiel inexploité”, que “ce n’est pas l’argent qui sauve mais la confiance et la solidarité, la fraternité”, “la confiance et la compassion nécessaire à l’avènement d’un monde plus juste”. Amen !

“La micro-finance va définitivement régler le problème de la pauvreté urbaine, qu’elle va sortir de l’enclavement les populations rurales”. “Des programmes liés aux micros crédits sont à l’étude dans différentes régions pour tenter d’empêcher les exodes massifs des campagnes vers les villes”. Yunus “veut contribuer à changer les structures du capitalisme”; pour lui “l’éradication de la misère est une question de volonté”. Voilà pour la version biblique.

Plus prosaïquement, Yunus se défend de faire la charité. Il vante les mérites de “l’immense potentiel inexploité” que représente la pauvreté et met tout en œuvre pour “dégager de solides profits en aidant les pauvres”[1]. L'affaire est rentable! Le taux de remboursement est de 97 à 99% ! Ce qui est extraordinairement élevé ! En créant sa propre banque, Yunus a prouvé au monde que les pauvres sont rentables. Les rapaces de la finance se sont alors jetés sur la bonne affaire.

En 1997, à New York, s’est tenu un sommet reconnaissant que les micros-crédits “se sont avérés être le mécanisme d’assistance au développement qui donne le meilleur retour sur l’investissement”. C’est alors que la bourgeoisie mondiale s’est sérieusement intéressée à la question et a commencé à développer les mêmes projets un peu partout.

En 1998, une banque “communautaire” naît dans une favela brésilienne, au Conjunto Palmeiras, un bidonville environnant Fortaleza. Cette banque, nommée Palmas, a pour objectif de “relocaliser l’économie”, de “générer de la richesse sur place”, de “développer production et consommation locales”, au moyen d’une monnaie sociale, le palmas, à parité avec la monnaie nationale, le real (reis au pluriel). Pour ce faire cette banque propose des micro-crédits à la production à des taux faibles (de 1,5 à 3%) et à la consommation au taux zéro. Depuis des petites entreprises, coopérative de couturières, fabrique de produits d’entretien, épiceries, pousada (auberge), agence de tourisme,… se sont implantées dans le quartier et 93 % des achats des ménages se font désormais dans ce quartier.

De cette expérience il est dit qu’elle a permis à de nombreuses personnes d’améliorer leurs conditions de vie.

Ce qui nettement moins mis en évidence, c’est que c’est que cette banque est née dans une favela née de l’expulsion, en 1973, de 1500 familles de la région côtière parce que les autorités avaient décidé d’y faire construire de grands hôtels. Ces prolétaires furent relogés de force dans une cuvette avoisinant le Monte de Lixao, (la Montagne d’Ordures) et condamnés à vivre des maigres revenus apportés par la récupération de déchets. De la résistance à ces conditions de vie est née, en 1981, l’Association des habitants de Palmeiras.

Pour contrecarrer le développement des luttes des “sans terre”[2] et autres exclus, rejetés dans des conditions de survie tout à fait misérables, sont nés des programmes gouvernementaux de coopération,… d’accès au crédit ! C’est l’archevêché de Fortaleza qui envoie, en 1984, le séminariste Joaquim Melo, le futur fondateur de la banque “communautaire”, déjouer le danger de subversion et y substituer une dynamique de relance économique.

En 2001 en Argentine, la généralisation du credito, monnaie établie à partir du développement des réseaux de troc, en fait une monnaie reconnue, et sa parité avec le peso, monnaie nationale officielle, a fait que des prolétaires qui ne payaient plus leurs impôts les paient à nouveau.

En 2003, l’institut Palmas diffuse ses méthodes à d’autres quartiers pauvres du Brésil où 51 banques semblables ont été créées, chacune ayant sa propre monnaie en parité avec la monnaie officielle.

En 2005, la banque Palmas noue un partenariat avec o Banco do Brasil (la Banque du Brésil).

En 2006, l’institut Palmas conclut un accord avec le Venezuela où 3.600 établissements similaires ont été ouverts.

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Empêcher le développement des révoltes classe contre classe et développer des politiques de réformes pour endiguer tout mouvement d’affrontement à l’Etat, voilà l’objectif de ces mesures d’aménagement des quartiers, plans de relogement, développement de petites entreprises. Faire croire que chacun peut trouver son bonheur dans le monde du profit, qu'il y aurait moyen de viser la rentabilité sociale plutôt que financière.

Finis les pauvres à charge des pouvoirs publics, écarté le danger d'explosion sociale, mis sous cloche le caractère subversif de la pauvreté. Le micro-crédit va révéler en chacun de nous la fibre entrepreneuriale. La pauvreté va générer du business!

Stimuler la liberté d’entreprise, un des piliers de l’ordre capitaliste. L'objectif de la bourgeoisie est bien celui-là: mettre en valeur l'individu libre de se vendre contre un salaire de misère, réduire l’être humain à un atome de capital, une unité BoP, un potentiel de réalisation d'un meilleur taux de profit.

Le résultat immédiat du micro crédit est un appauvrissement encore plus profond. Le Bengladesh et la Bolivie, deux pays reconnus par les économistes comme ayant les programmes de micro crédit les plus réussis du monde, restent étonnamment deux pays où la pauvreté ne cesse de se développer!

Si la publicité pour le micro crédit se base évidemment sur quelques cas de réussite sociale, la plupart du temps, les souscripteurs ne s’en sortent pas[3]. Le micro crédit emporte les emprunteurs dans une spirale d’endettement qui les rend bien plus dépendants qu’ils ne l’étaient auparavant. Ils empruntent pour rembourser les emprunts précédents et, d’emprunts en emprunts, ils se trouvent chaque fois plus coincés dans une urgence de faire de l’argent.

Concrètement cela précipite la plupart d’entre eux dans une situation bien plus dramatique que précédemment et de plus cela crée des clivages supplémentaires entre ceux qui ont “réussi” et les autres rendus encore plus misérables. L’Etat enfonce un peu plus les uns et compte sur les autres pour constituer une couche d’interlocuteurs sociaux capables de tempérer les conflits. Le capital a ainsi aiguisé la concurrence entre prolétaires, renforcé les divisions.

Concrètement, cela veut dire que les habitudes d’entraide et de résistance ont tendance à être supplantées par des relations marchandes; que là où existaient des amis, existent maintenant des clients; que là où existaient des frères de classe existent maintenant des concurrents. L’argent s’immisce plus profondément dans les relations, brise les liens et positionne chacun comme individu citoyen face à l’Etat.

Avec le développement du micro crédit, à tous les niveaux, le capital gagne. Il a accru l’appauvrissement, la dépendance, l’isolement et la vulnérabilité.

L’entreprenariat social défait les solidarités prolétariennes et les remplace par la guerre de chacun contre tous. Il en résulte pour chacun un plus grand asservissement au monde de l’argent.

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Mais des prolétaires ayant rapidement identifié le micro crédit comme une nouvelle et insidieuse attaque de leurs conditions de vie ont réagi et se sont organisés pour en refuser sa propagation.

- Au Sénégal, face à l’adversité du monde de l’argent, il a longtemps déjà, s’est développée une pratique d’entraide appelée la tontine. Un petit groupe de personnes constituent une cagnotte. Chacun y met une même somme d’argent. Une des personnes, tirée au sort ou après discussion sur les besoins les plus pressants, repart avec la cagnotte pour faire face à une dépense particulière. Au tour suivant, la cagnotte à nouveau constituée, c’est à une autre personne de bénéficier du montant réuni. Cela revient à une avance, un prêt, mais dont le remboursement se fait sans aucun intérêt. Il est basé sur un engagement à faire de même pour chacun, sur un rapport de confiance. Mais le micro crédit est venu supplanter ces pratiques, casser ces rapports de confiance, d’entraide, de prise en charge collective. Au Sénégal, des femmes se sont révoltées contre les ravages du micro crédit jetant au rebut l’ancienne pratique la tontine.

Cette plus grande séparation est évidemment présentée comme une façon de ne plus dépendre des autres, comme une liberté. Celui qui, individuellement, souscrit à un micro-crédit est défait des liens de solidarité qui l’attachaient à ses consorts, oui ! Il en est libéré ! Le résultat: il se retrouve seul face à une force d’autant plus oppressante qu’il s’agit de l’Etat qui n’a, lui, aucun scrupule, en cas de non remboursement, à obliger les prolétaires à accepter des conditions de travail d’autant plus infamantes. La dépendance vis-à-vis du travail est accrue, la force de résistance est diminuée !

- En Inde:

“Toutes nos enquêtes montrent que 90% de la population d’Andhra Pradesh en Inde est endettée et ne survit qu’en passant d’un crédit à l’autre. Les familles prennent du crédit auprès des IMF non parce qu’elles ont ‘confiance’ mais parce qu’elles ne peuvent pas faire autrement. Elles remboursent à 100% non par ’confiance’ mais parce qu’elles ont besoin de renouveler leur crédit pour vivre.”

Le Monde du 13 décembre 2010

En Inde encore, la pression et la brutalité des agents des Institutions de Micro Finance ont été telles qu’elles ont poussé leurs clients à prostituer leurs enfants ou à se suicider pour rembourser leurs dettes, parce qu’au préalable, les IMF obligent leurs clients à souscrire une assurance s’engageant à rembourser les dettes impayées de leurs clients en cas de décès !

Alors que l’Andhra Pradesh subissait des inondations, les premiers à revenir sur place étaient les vautours des IMF exigeant les versements mensuels alors que les personnes concernées avaient tout perdu.

Mais en Inde aussi:

“En 2010, des paysans surendettés, dans l’Andhra Pradesh, ont refusé de rembourser leurs emprunts et s’en sont violemment pris aux organismes de microfinance. [… ] Le leader indien, SKS Microfinance, dont l’introduction en bourse en août 2010 avait été couronnée de succès, a subi de plein fouet cette crise. L’entreprise […] doit faire face à des défauts de paiement en cascade […]

Le Monde du 3 juin 2011

- Au Bengladesh, au pays-même de la Grameen Bank, Nigera Kori, une association regroupant plusieurs centaines de milliers de membres, refuse tant le micro crédit que les conditions imposées par les usuriers. Cette association développe un réseau d’entraide se rapprochant de la pratique de la tontine au Sénégal –mise à disposition collective d’une somme d’argent sans remboursement ni intérêt– et organise notamment la résistance contre les expropriations intentées par les entreprises d’élevage de crevettes qui ravagent la région.

Ailleurs encore, là où les emprunts cumulés se sont développés de manière exponentielle partout où le micro crédit s’est implanté, des prolétaires ont réagi autrement que par le suicide: des mouvements massifs de refus de remboursement ont surgi un peu partout: en Bolivie en 2000, dans l’Andhra Pradesh depuis 2006 et, plus récemment, au Nicaragua, au Pakistan, au Maroc et en Bosnie Herzégovine[4].

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L'année 2005 fut décrétée année internationale du micro-crédit. L’ONU et la Banque Mondiale consacrent le micro-crédit comme panacée universelle de la lutte contre la pauvreté. Le règne des IMF (Instituts de MicroFinance) est lancé.

En 2007, l’IMF mexicaine Compartamos est cotée en bourse et le cours des titres engagés est multiplié par quatorze.

Le marché BoP est le nouveau tremplin boursier. Des sociétés comme SEIL Microfinance et Capital Trust ont vu leurs cours boursiers augmenter respectivement de 494 et 618 % en 2009.

En 2010, l’institution indienne de microfinance, SKS Microfinance, fait état, dans un rapport annuel, d’une croissance exceptionnelle: 6,9 millions de clients contre 200.000 en 2005[5]. Sa prétendue mission: “éradiquer la pauvreté”. L’affaire marche si bien qu’elle introduit en juillet 2010, 22% de son capital à la Bourse de Bombay où elle espère lever jusqu’à 354 millions de dollars. En cinq ans, celle qui, au départ, était une petite ONG, est devenue un mastodonte de la microfinance.

Au départ snobées par les grandes institutions de la finance, les IMF ont le vent en poupe. Les promesses de rentabilité ont fait leur preuve. Les requins de la finance ne pouvaient pas laisser passer l’appât. Avec des taux de remboursement moyens de 99 % et des taux d’intérêt qui oscillent autour de 35 % mais grimpant parfois jusque 100 %, les organismes de microfinance accumulent d’énormes bénéfices.

Plus les prolétaires sont pauvres et plus le quartier dans lequel ils habitent fait preuve d’instabilité sociale, plus élevés sont les taux de remboursement. A Haïti, les taux varient de 24 à 60 % l’an, augmentés des frais d’ouverture de dossier et de consultation et de 2% de pénalité par jour de retard. Officiellement ces taux sont justifiés par les frais de gestion de dossiers. C’est plus cher de prêter 10 euros à 10.000 personnes que 100.000 euros à une personne, disent-ils alors que la réalité montrent que les taux de recouvrement frôlent les 100% ! Il existe effectivement des frais de déplacement du fonctionnaire payé pour récupérer l’argent, des frais pour assurer sa sécurité,... mais il s’agit avant tout de faire payer à l’avance aux prolétaires le risque qu’un jour, ils ne pourront plus payer, qu’un jour ils s’insurgeront contre ces pratiques qui leur mettent la corde au cou et qu’ils réagiront violemment contre cette nouvelle offensive du capital.

En Inde, les taux d’intérêt auxquels les femmes prolétaires contractent des microcrédits varient entre 24 et 36% alors qu’une bourgeoise peut financer l’achat d’une Mercedes à un taux de 6 à 8%.

Aujourd’hui les programmes de micros crédits se développent de manière exponentielle sur toute la planète, du Nord au Sud, d’Est en Ouest. S’ils sont nés dans les pays tels que Bengladesh, Inde, Maroc, Ouganda, Colombie, Haïti… ils se développent aussi en Europe et aux USA. L’accroissement est en moyenne de 25% chaque année.

Aujourd’hui, des centaines de millions de personnes dépendent des micros crédits et la perspective d’y soumettre les quatre milliards de personnes officiellement recensées comme vivant sous le seuil de pauvreté, reste une donnée alléchante pour toutes les banques en mal de refinancement.

Les promoteurs des micros crédits sont les “banques éthiques”, les “crédits solidaires”, les “banques sociales”, les “aides au développement”,… des dizaines de milliers d’agences se sont constituées pour servir d’entremetteurs entre les grandes institutions financières et les gestionnaires reconnus de la misère, les ONG. Celles-ci sont réputées pour leur capacité à casser les luttes contre la misère, à briser l’union des prolétaires en lutte en faisant de leurs problèmes des cas particuliers, à éparpiller les énergies prolétariennes par la multiplication d’objectifs partiels et portés sur le terrain du droit. De petites ONG se sont ainsi vues devenir de grandes firmes, avec des sièges comptant des milliers d’employés, des tas d’instances décisionnelles,… des subventions venant principalement alimenter leurs propres ronron bureaucratique. Elles ont fait fortune ! Et elles sont reconnues pour leur génie à développer des rapports de dépendance, de soumission et de résignation.

Comme exemplifié ci-avant, dans les bidonvilles ce sont ces organisations qui divisent les mouvements de résistance contre les expulsions, en rétablissant le droit à la propriété privée notamment via l’octroi de micros crédits, et laissant les autres sur le pavé.

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Mais à nouveau, c’est sans tenir compte de la lutte de classe.

En 2008 des émeutes ont éclaté simultanément dans plus de 30 pays. L'élément déclencheur: des hausses de prix de denrées alimentaires de base dont les céréales. Cette simultanéité en fait un moment particulièrement saillant dans l’histoire récente des luttes. Elle exprime la communauté de lutte du prolétariat à travers le monde, au-delà des frontières nationales et indépendamment des types de gouvernement. Et c’est bien cela qui fait peur aux bourgeois. Le développement de la misère augure le développement de mouvements insurrectionnels. Pour tenter d'inverser ce mouvement, il leur faut non seulement donner de l'espoir (même s'il est totalement illusoire) à tous les gueux de la terre mais surtout les enchaîner un par un à leurs petits titres de propriété, à leurs crédits, à leurs dettes. L’espoir de la Banque mondiale est de trouver dans la micro entreprise un dérivatif aux inévitables explosions sociales.

Ceux qui prétendent que les notions de profit et solidarité pourraient cesser de s'opposer et devenir complémentaires sont sans cesse contredits par la réalité: la réalisation de profit implique irréversiblement aggravation des conditions de vie, négation toujours plus violente des besoins humains. A moins qu'ils ne parlent que de solidarité entre entreprises, pouvoirs publics, ONG, banques,… c'est-à-dire de la solidarité entre bourgeois cherchant à rendre plus performant le système d’exploitation de la force de travail !

Opposons leur notre solidarité de classe.

A bas la micro comme la macro entreprise, à bas l’économie.

Sus aux ONG qui tentent de nous enchaîner toujours plus solidement à l’esclavage salarié.

Toutes les banques, tous les gouvernements, toutes les ONG sont contre nous.

Unissons nos forces par-delà les frontières.



[1] Les ONG offrent même la possibilité de faire carrière dans la prospection de clients potentiels pour la Grameen Bank, les “travailleurs sociaux” se faisant les agents directs du surendettement. Symbole de réussite de cette entreprise: le Grameen Phone, le réseau de téléphonie de la Grameen Bank.

[2] Au Brésil, des prolétaires n’ayant plus aucun moyen de survie ont occupé et cultivé des terres laissées à l’abandon, passant outre le sacro-saint respect de la propriété privée.

[3] L’exemple du Bangladesh montre que sur 75 personnes, seules 4 arrivent à garder la tête hors de l’eau.

[4] Sur base de promesses de rendements enchanteurs, des prolétaires se sont endettés pour acheter des graines génétiquement modifiées (OGM). Mais contrairement à la publicité faite et malgré les tonnes de pesticides (le fameux Round up) et d’engrais (fournis par les mêmes entreprises et eux aussi achetés à crédit) les plants d’OGM se sont vus rongés par des parasites,… quand les graines elles-mêmes ne refusaient pas de germer !

[5] En 2006, le nombre de clients avait déjà atteint les 600.000.

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